Dans plusieurs villages de l’arrondissement de Brignamaro, commune de Kérou, des membres de la communauté peule vivent sous la menace permanente de représailles violentes. Une tension intercommunautaire, nourrie par des actes de vengeance ciblée, menace dangereusement la cohésion sociale et la paix dans cette partie du département de l’Atacora.
Par Abdoulaye BOMBOUYA
Le silence commence à peser lourd à Brignamaro. Pendant que le pays célèbre des avancées démocratiques et des engagements pour la paix, certains villages de cet arrondissement situé dans la commune de Kérou sombrent dans une spirale de haine et d’insécurité. Les Peuls, principalement éleveurs, y vivent dans une peur permanente, souvent réduits à l’invisibilité pour échapper aux représailles depuis 2021. Trois personnes avaient été tuées à Tchoukangné l'unique village administratif peul de l'arrondissement de Brignamaro en Mars 2021 dont le Chef du Village et l'unique fille peule de Tchoukangné titulaire d'un BEPC et qui enseignait au Cour Primaire Publique du village en tant que maîtresse communautaire, faute d'enseignants.
Le point de rupture remonte à trois ans lorsqu’un jeune peul supposé voleur fut froidement assassiné : une pointe métallique lui avait été enfoncée dans le crâne par des individus issus de la communauté agricole. Malgré l’horreur de cet acte, les auteurs étaient restés longtemps impuni jusqu’à récemment. L’un d’eux, longtemps en fuite, vient d’être appréhendé par la Police Républicaine. Cette avancée judiciaire aurait pu ouvrir la voie à une justice apaisée. Mais au lieu de cela, elle est en train de ravivé les tensions.
Les proches de l’accusé ont, selon plusieurs témoignages concordants, interdit aux Peuls de mettre pied dans certains villages, menaçant ouvertement de représailles sanglantes si leur parent n’était pas relâché. Des sources locales rapportent que des groupes d’individus s’organisent discrètement, entre rumeurs et intimidations, pour « venger » l’arrestation.
Entre 2021 et 2025, la situation des Peuls dans l'arrondissement de Brignamaro s’est progressivement dégradée. Certains camps peuls vivent dans l’isolement total, privés de services de base, par peur de traverser les villages hostiles. Des enfants sont déscolarisés, des femmes n’osent plus se rendre aux marchés, des leaders peuls obligés de dormir hors de leurs maisons et des familles entières envisageant de fuir une terre qu’elles considèrent pourtant comme la leur depuis des générations.
Face à cette montée dangereuse de la violence intercommunautaire, le silence des institutions inquiète selon la plupart des Peuls qui se disent ne pas savoir les actions concrètes menées par les autorités en terme de justice.
Qu’attend-on pour agir ? Faut-il attendre une tragédie de plus pour envoyer une mission de paix, un médiateur ou un renfort sécuritaire ?
Les autorités locales, la Préfecture de l’Atacora, le ministère de l’Intérieur et les institutions de médiation doivent intervenir, urgemment.
La justice doit être rendue dans un climat d’équité, et non au prix du sang d’innocents.
Il est encore temps d’agir. Mais demain pourrait être trop tard.
14 Commentaires
SAIDOU Bio Soumanou
C'est une menace grave à la cohésion sociale et la paix à laquelle les autorités communales et départementales doivent trouver une solution juste et rapide afin d'éviter le pire. Nous en appelons donc à la diligence.
SEINI S. SOULEY
QU'ALHA le tout puissant nous viennent en secours , afin que notre communauté........ !
FAROUKOU Sebo
Vraiment c'est déplorable,nos autorités attendent toujours le bain de sang pour agir surtout quand il s'agit de la communauté peule.. Nous avons tous des mêmes droits et devoirs. C'est quand il y a des tueries,nos autorités savent décaisser les deniers publics pour les missions de paix ou de médiation mais non pour la prévention. Communauté peule courage à nous et quand au autorités, vous devez prendre vos responsabilités d'assurer la sécurité de tous les citoyens béninois ou africain vivant sur votre territoire sans distinction.
MAMAGAO Atikou
Je pense que il faudrait que les autorités,politico administrative, judiciaire prennent une décision afin de mettre a cela afin que la quiétude puis régner dans la localité.
Daouda Aïssatou
Que les autorités réagissent tôt qu'Allah facilite 🤲
BOUBAKAR DAMISSA Hamadou
Cette situation devient de plus en plus embarrassante. Les autorités départementale en charge de la sécurité publique et celles locales doivent ceindre définitivement ces actes crapuleux qui entraîne un effritent du climat de paix et du vivre ensemble dans l'arrondissement de Brignamaro.
DEMO Amadou
DEMO Amadou
DEMO Amadou
DEMO Amadou
DEMO Amadou
C'est très gentil de votre réponse rapide et efficace je vous remercie
Mahamadou Gado Amidou
À quand la fin de tout cela ?
DEMON Samon
Que la paix règne dans cette communauté peulh
Bello Alu Mawdo
Oui nous manque beaucoup de confiance pour que nos parents avisent vite